Albedo et compagnie à la recherche du bled parfait – Partie 1

  Fanfictions

Par Colin.

Premier Monde :
            De l’importance de partir quand il le faut

L’endroit dans lequel il réapparurent était en tout point identique au lieu qu’ils occupaient précédemment. C’était visuellement le même meso-norn de la même Capillata. Cependant, les objets n’étaient pas placés aux mêmes endroit et l’hoverdoc figé dans les airs avait disparu. La graine de bambou qui ne poussait pas était également absente.

Albedo : Mince.
Anie : Ça n’a pas marché ?
Albedo : Oh, je crois que si. Mais on ne risque pas de se sentir dépaysé.
Alphonse : Il manque un truc…
Albedo : Quoi ?
Alphonse : Cherchez bien.
Anie : Heu…
Alphonse : La bectance, bordel de Dieu ! Y a rien à bouffer ici.
Albedo : Merde, t’as raison… Va falloir explorer.
Alphonse : Bonne idée, allons taper des autochtones.
Albedo : Rappel toi de ce qu’on a dit : on pose les questions avant de taper. Sinon tu les butes trop vite et on apprend rien. Puis après c’est socialement difficile de s’intégrer parmi la population locale.
Alphonse : gnahgnahgnahgnahgnah…

Les trois compères se mirent donc en quête de nourriture. Ils passèrent dans le corridor de la Capillata. Après un bref coup d’œil dans la salle de l’atelier, ils décidèrent de se distransporter sur l’Arche Shee qui était apparemment arrimée au vaisseau.
Ce n’était pas toujours le cas, les portails les avaient parfois conduits dans des mondes petits composés uniquement de la Capillata. Parfois, en revanche, s’offraient-à eux de vastes salles et d’autres vaisseaux en plus de l’habituelle Capillata.
L’Arche était également pauvre en nourriture. Albedo avait vidé un distributeur de fromage et s’était constitué une réserve qu’il distribuait selon les besoins de chacun. Mais un régime exclusivement composé de fromage n’était pas vraiment une solution efficace sur le long terme. Et puis, faut bien reconnaitre que ça pue. Enfin, Alphonse ne mangeait que de la viande habituellement, en période de sevrage il devenait violent et se sentait obligé de casser des trucs.

Lorsqu’ils se trouvaient dans le couloir de l’Arche, le groupe fut soudainement surpris par une horrible odeur qui masqua instantanément celle du fromage. Ils décidèrent d’en trouver la source, car c’est quelque chose qu’aucun d’entre eux ne se rappelait avoir senti à cet endroit dans les mondes précédemment visités. Il entrèrent dans le Terrarium des Norns, que toute vie semblait avoir déserté. L’écosystème était dans un état déplorable. L’odeur venait  d’une petite porte proche de la Salle d’Apprentissage constituée d’une membrane d’aspect végétal.

Albedo : Tiens, un Norngarden.
Anie : Elle est pas dans la Capillata, la porte, d’habitude ?
Albedo : Le plus souvent, ouais. Mais pas toujours.
Alphonse : J’en ai vu un qu’une seule fois, et ça sentait pas comme ça.
Albedo : Non, ce n’est pas normal.

C’était une odeur de mort et de désolation, exactement l’inverse de ce que l’on pourrait trouver habituellement dans un Norngarden. Alphonse entra, et les autres le suivirent. Le vaste vaisseau végétal était dans un sale état. Ici aussi l’écosystème avait été saccagé. Le sol était jonché de cadavres de norns étranges, bleus pour la plupart. Ils étaient tous pourvu d’une queue de poisson.

Albedo : Des Aqua-Norns, des amphibiens.
Alphonse : C’est donc ça qui pue autant…
Anie : Le poisson pourris, c’est ça. Ca sent le poisson pourris.
Albedo : Qu’est-ce qui a bien pu se passer ?
Anie : Je me demande si c’est eux qui ont salopé tout l’écosystème. Y’en a des dizaines…
Alphonse : Qu’est-ce que ça schlingue !
Albedo : Si on veut comprendre, il faut qu’on aille dans l’Aquagarden.
Alphonse : Je connais pas, on te suis.

Albedo prit alors la porte menant au couloir végétal du Norngarden, puis entra dans l’Aquagarden en essayant de ne pas faire attention aux cadavres d’aqua-norns pourrissant tout autour de lui. La salle, immense, contenait un grand bassin que les Aqua-Norns aimaient toujours plus que tout. Mais le spectacle était encore plus triste ici que n’importe où ailleurs. Pas un seul des aqua-norns qui avaient jadis prospéré ici ne semblaient avoir survécu. Ils étaient des centaines à flotter en surface, l’odeur était insupportable.
Au milieu du grand bassin se trouvait un îlot. Au milieux de l’îlot se trouvait un vieux jungle-norn. Les jungles-norns sont particulièrement adaptés à la vie au sein des Norngardens, et celui-ci semblait être le dernier survivant de ce monde. Albedo l’appela, mais le Jungle-Norn ne répondit pas. Il se tourna vers Anie, qui, en sa qualité de frog-norn, était amphibie. Elle était la seule à pouvoir se rendre sur l’îlot sans prendre de risque. Elle le fit sans broncher, car la vérité devait éclater sur le triste sort de ce monde. Le vieux Jungle-Norn ne bougea pas lorsqu’elle s’approcha de lui. Il semblait fixer très intensément une noix qui pendait de l’une des branches de l’unique arbre de l’île.

Shnokh : Casse toi, gamine. C’est mes noix.
Anie : Je… Je ne suis pas venu te voler tes noix.
Shnokh : Encore heureux, petite merdeuse. Celui qui me volera mon manger est pas né de la dernière pluie. C’est moi, Shnokh, qui te le dit.

Anie ne savait pas ce qu’était de la pluie, et ne comprenait donc pas l’expression que le vieux norn venait d’employer. De toute façon, ça ne voulait pas dire grand chose.

Anie : Que s’est il passé, ici…?
Shnokh : L’amour ! Quels bandes de cons.
Anie : …L’amour ?
Shnokh : …
Anie : L’amour ?
Shnokh : Non merci, j’essaye d’arrêter.
Anie : Mais… Hein ? Quoi ? Non, C’est vous qui parliez d’amour…
Shnokh : J’ai dit ça moi ? Eh… Heu… Je sais plus.
Anie : Mais…
Shnokh : Mais t’es qui toi ? Tu voudrait pas me voler mes noix par hasard ? Saligot ! Vas t’en ! Oust !
Anie : Mais non… Je ne suis pas là pour vous voler, mais pour que vous me racontiez l’histoire de ce monde…

Shnokh se retourna soudainement vers elle et quitta des yeux sa noix pour la première fois depuis le début de cette absurde conversation.

Shnokh : Cet endroit était l’eden des Norns-poissons. Les Aqua-Norns s’y étaient jadis installé pour y vivre une utopie. L’endroit semblait parfait, la faune et la flore était variée, arborant toutes les couleurs de l’arc-en-ciel.
Anie : Qu’est ce qu’un arc-en-ciel ?
Shnokh : Laisse moi finir, gamine. Donc, ce lieu était paradisiaque. Chaque Aqua-Norn n’avait qu’a tendre le bras pour trouver nourriture et occupation. Ces foutus hippies passaient leur temps dans l’eau. Mais y’avait un truc qu’ils préféraient faire plus que tout. Baiser. Comme des lapins. Ne me demande pas ce qu’est un lapin, ou je t’en colle une. Bref, tu prends deux Aqua-Norns, tu les laisses ici, et c’est toute un régiment que tu retrouveras en revenant plus tard. Je leur ai parlé de l’importance d’une croissance démographique contrôlée, mais ils n’en ont rien eu à foutre. Ces hippies ignares se sont multipliés comme de la mauvaise herbe. Ils se faisaient tous des enfants entre eux, encore et encore. Moi, mon taff, c’était de ramener les œufs sur mon îlot, le mien, à moi. Je les surveillait jusqu’à éclosion, et quand le temps était venu, je balançait les mômes dans la flotte pour qu’ils apprennent à nager et qu’ils puissent prendre part a cette espèce de partouze utopique. En échange, on me laissait peinard sur mon île.
Anie : Et que leur est-il arrivé, si cette salle est si paradisiaque ?
Shnokh : Il n’y a pas eu de maladie. Pas d’attaque de grendel. Pas de lutte de pouvoir. Non. Ils sont juste devenus trop nombreux, gamine. Ils ont tout mangé. Et quand y’avait plus rien, il ont commencé à sortir du bassin. Mais comme ils ne connaissaient que le bassin, ils avaient peur d’aller explorer le vaisseau, car le Grendel rôdait à l’époque, et il rôde toujours. Vous ne l’avez pas croisé ?
Anie : Pas encore. Mais Alphonse saura le gérer.
Shnokh : L’impudence des jeunes ! Celui là, c’est un Banshee. Une saloperie, c’est moi qui te le dit.
Anie : Et les Aqua-Norns se sont laissé mourir ?
Shnokh : Oui. Faut dire qu’ils étaient pas très malin. Sur plusieurs générations, la seule chose qu’ils ont entrepris, c’est faire bisous-pop avec tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un Norn. Ils n’apprenaient plus rien, je n’arrivais mème plus à entretenir des discussion correcte avec eux…. C’est pas la faim, qui les a tué, mais l’amour. Et leur QI d’huître, surtout. Ils ne savaient plus rien faire par eux même. Pourquoi réfléchir quand on a tout ce qu’il nous faut ? Bien heureux les imbéciles ! Ils n’ont pas su géré la famine. Je suis même pas certains qu’ils aient eu conscience qu’il y en a eu une. Ils n’ont rien essayé pour régler le problème.
Anie : Owh… Et toi, tu ne crains pas le grendel ?
Shnokh : Moi, je suis à l’abri, sur mon île. Je suis le seul à savoir y aller en apnée, le Grendel à trop peur de l’eau, il ne me suivra jamais ici. Alors je reste sur mon île, la mienne, à moi. J’attends que les noix tombent, et je mange les noix.
Anie : Ça ne me semble pas plus productif qu’une vie consacré à faire bisou-pop avec tout ce qui bouge.
Shnokh : Peut être. C’est vrais que je me fais un peu chier. Avant je faisait du commerce avec l’Ettin de l’Arche, mais il ne vient plus à cause de l’odeur. Qu’est ce que je donnerais pour manger autre chose qu’une noix.
Anie : On a du fromage, avec nous.
Shnokh : C’est vrais ?! Donnez-en moi !
Anie : Bah, il va falloir traverser le bassin, c’est mon ami Albedo qui les a.
Shnokh : Non. Je ne bouge pas de mon île. La mienne. Sinon tu me la volera.
Anie : On ne va pas rester, tu sais. Ici c’est un peu nul. On va prendre le portail warp avant qu’il n’y ait plus de réseau.
Shnokh : Où est-il, ce portail ?
Anie : Dans le meso-norn de la Capillata.
Shnokh : Beaucoup trop loin. Non. Mon île.

Shnokh se retourna vers sa noix et la fixa. Il semblait de nouveau refermé sur lui même.

Anie : Es-tu si différent des Aqua-Norns que tu critique, si, toi non plus, tu n’es pas foutu de partir autre part quand la vie ici ne vaut plus le coup ? Je m’en vais rejoindre Albedo et Alphonse, j’ai bien envie de partir d’ici.

Elle n’eut qu’un reniflement pour seule réponse. Soudain, la noix tomba dans l’eau, et Shnokh se jeta dans le bassin pour aller la récupérer, plus excité que jamais. Une fois remonté sur l’île, il la contempla, et la goba soudain d’une traite. Puis il s’assit au même endroit qu’il occupait précédemment et fixa une autre noix.

Shnokh : Mes noix.

Anie retourna avec ses amis sur la rive du grand bassin. Elle semblait songeuse, mais surtout déçue de cet entretient. Elle pris un morceau de fromage et le mangea nerveusement.

Albedo : Alors ?
Anie : Y’a pas grand chose à dire. J’ai écouté un idiot me parler de l’histoire de d’autres idiots. Cassons-nous d’ici, y’a rien à voir.
Alphonse : Quel gâchis. De temps. Et de place, aussi.
Anie : Ah, si, maintenant que j’y pense y’a peut être un Banshee quelque part dans le vaisseau. Et un Ettin, si il ne s’est pas déjà fait bouffer.
Alphonse : Un Banshee ? Enfin une bonne nouvelle. J’espère qu’on va le croiser en rentrant.

Alors que le groupe tourna les talons vers la sortie, les corps, un à un, disparurent lentement en laissant derrière eux une traînée d’étoiles.

Albedo : C’est plutôt beau.
Alphonse : Ouais.
Anie : Non, c’est absurde.
Alphonse : Il t’as déprimé, le vieux.
Albedo : Tu veux du fromage ?

Anie en pris un morceau qu’elle mordilla lentement, les pensées portées sur le portail warp qui, espérait-elle, offrirait une meilleure destination.

TO BE CONTINUED (OR NOT)